page d'accueil

Curtiss H-75 A2 n°140

 


AUTEUR: Tichot MAQUETTE: Hobbycraft ECHELLE: 1/48

.

Pas-à-pas: Master194

Historique du pilote

Sergent Marcel Milan alias Blaise


Né le 14 novembre 1918 à Nancy (Meurthe et Moselle)

Tué le 28 novembre 1941 (23 ans) (Accident)

Sergent, croix de guerre avec palmes.

Engagé dans l'Armée de l'Air, Marcel Milan passe par l'Ecole de formation des sous-officiers du personnel navigant d'Istres avant de recevoir son affectation dans une unité de chasse. Entre novembre 1939 et juin 1940, il passe successivement au Groupe de Chasse I/9, au Groupe de Chasse I/10 et au Groupe de Chasse II/10.

Le 14juin 1940 il effectue ses premières missions de guerre à la 2ième escadrille du CG II/10, sur Bloch MB 152, où il vient d’être affecté. Tout d’abord un vol d’entraînement à bord du n° 74. Puis une patrouille simple de 1h30, en couverture de Deauville et Caen à 3000 m, à bord du n°155, en compagnie du Cne Dulac (chef de patrouille, n°562) et du Sgt Sztramko (n°41).

Le 20 juin il effectue, seul, une couverture de Cazaux à 2800 m pendant 1h00 à bord du n°41.

Le 21 juin il effectue deux vols. Le premier, une patrouille simple en couverture de Bordeaux à 6500 m pendant 1h35. Cne Dulac (n°562), Sgt Bousqueynaud (n°286), Sgt Milan (n°305). Le second une patrouille simple en couverture de Bordeaux à 3000 m, pendant 1h15. S/Lt Roulin (n°562), Sgt Guth (n°310), Sgt Milan (n°155).

Le 22 juin il décolle à trois reprises.

Premier vol de 1h30, une patrouille simple en couverture sur alerte de Bordeaux à 2000m. Adj Berger (n°562), S/Lt Goetz (n°562), Sgt Milan (n°41).

Deuxième vol de 1h20, une patrouille légère en couverture à priori à 2000m. Sgt Guth (n°562), Sgt Milan (n°305).

Le dernier vol de 1h30, une patrouille simple en couverture de la ville de Bordeaux à 2000m. Adj Berger (n°286), S/Lt Goetz (n°562), Sgt Milan (n°305).

Le 23 juin il effectue son dernier vol de la campagne de France durant 1h25 lors d’une patrouille simple en couverture de la ville de Bordeaux à 600m ; S/Lt Roulin (n°562), Sgt Milan (n°305), Sgt Guth (n°286).

Juste après l'armistice, en août 1940, alors qu'il effectue un convoyage, une mauvaise météo et des ennuis techniques l'obligent à se poser à Orléans, en zone occupée. Fait prisonnier, il est envoyé en Allemagne. Il réussit à s'évader à Francfort puis, après mille aventures, se retrouve à Nancy, sa ville natale où il décide de rejoindre le Général de Gaulle. Henri Collot dans Icare n°128 relate cet événement : « Ainsi, Milan était comme moi originaire de Nancy, nous habitions le même quartier. Fin et solidement musclé, il était gouailleur et pince sans rire mais aussi, à certains moments, sombre et renfermé. Dans le domaine professionnel, c’était un excellent pilote de chasse ; Abattu par la Luftwaffe et fait prisonnier pendant la campagne de France, il réussit à s’évader et alla embrasser sa mère qui lui dit : « Pas d’Allemands chez nous ! Tu dois partir et te battre. » Il ne fallut pas lui dire deux fois. »

Il quitte Nancy à bicyclette le 24 septembre 1940 en compagnie de l'Aspirant Pau Roby, évadé de Trèves et d'une jeune Nancéienne. Connaissant bien la région, il emprunte des petites routes et arrive, sans trop d'ennuis, à la ligne de démarcation, matérialisée par la Loue, une rivière assez capricieuse de la France Comté. La frontière est très surveillée avec postes de guet et patrouilles Allemandes. Cependant, certains riverains, propriétaires de terrains situés de chaque côté de la rive, sont autorisés par les Allemands à utiliser une barque pour se rendre à leur travail. Aidés par la chance, ils utilisent ce moyen pour parvenir de l'autre côté. Toujours décidé à gagner l'Angleterre, Milan se rend à Chateauroux dans l'espoir d'y trouver un avion. Malheureusement les avions sont à la fois très protégés et hors service.

Gagnant Marseille, il cherche un bateau pour se rendre en Afrique. Arrêté par la police, il doit renoncer à ce projet. Il se rend alors à Toulouse, espérant pouvoir passer par l'Espagne. Mais c'est encore un échec. Il décide d'aller voir son ancien commandant de Groupe, sur la base de Blagnac qui lui apprend qu'il a été porté déserteur. Milan raconte alors à son chef ses milles péripéties et parvient à le convaincre de le réintégrer dans l'Armée. Afin de pouvoir continuer à voler, Marcel Milan demande son affectation au Sénégal qu'il rejoint en décembre 1940. Il intègre la 6° Escadrille autonome de Thiès équipée de Curtiss H-75. Ayant toujours dans l'idée de rejoindre le territoire Britannique, une occasion se présente en février 1941. Désigné pour effectuer un vol sur H-75, il est le numéro trois d’une patrouille simple à bord du n° 230. De retour de mission, il se présente le dernier à l’atterrissage. Trop long, comme s’il avait raté son approche, il remet les gaz pour se représenter alors que ses deux camarades se sont posés devant lui. C’est une ruse et personne ne le verra se reposer à Thiès car il met le cap sur Bathurst en Gambie Britannique où il arrive enfin après un vol difficile. Il peut enfin s'engager dans les Forces aériennes françaises libres (FAFL) le 10 février 1941. Quelques jours plus tard, le Général de Gaulle le félicitera en personne pour son évasion.

Marcel Milan est alors affecté à l'Escadrille de Chasse numéro 1 rattachée au Squadron 73 et commandée par James Denis. Alors qu'il effectue un vol d'entraînement, le 28 novembre 1941, son appareil Curtiss P-40 est victime d'une panne de moteur lors d'un vol de convoyage de Khartoum au Caire. L'avion s'écrase à Raz Safarana, entraînant le pilote dans la mort avant que celui-ci n'ait pu prendre part au combat qu'il avait tant souhaité.

Cet accident est relaté par Henri Collot dans Icare n°128 : « Au mois de novembre 1941, Milan, Huin, Magrot et Monier reçurent l’ordre de gagner Port-Soudan pour y prendre des Curtiss P 40 « Tomahawk » qu’ils devaient convoyer en Lybie.

Le 27 novembre nous apprenions la triste nouvelle :

Milan avait disparu. Nous refusions tous de le croire, mais il fallu bien se rendre à l’évidence. Tous les quatre avaient décollés de Port-Soudan le 26 novembre en direction du Western Desert, ils volaient en formation quand les équipiers de Milan le virent amorcer un piqué et disparaître dans les nuages. Une colonne anglaise fut envoyée à sa recherche et retrouva ses restes dans son avion calciné parmi les « os » arides bordant la Mer Rouge.

L’enquête révéla qu’il avait été étourdi par les vapeurs de glycol issues d’un joint défectueux ce qui lui fit perdre le contrôle de son appareil. »

Biographie d’après le site : www.cieldegloire.com, le livre « Le Bloch MB152 » par Serge Joanne et la revue Icare n°128.

 

Pas-à-pas: Master194

 



a