Commentaire de l'auteur sur la maquette et le montage:
La maquette
n'existant pas dans le commerce, il m'a fallu partir de la maquette Heller de
l'Amiot 143. Il m'a fallu apporter un certain nombre de modifications et créer
certaines pièces entièrement.
- Il a fallu poncer
entièrement la maquette Heller pour la débarrasser des gros rivets proéminents
qui la constellent. L'Amiot 150 semblait être un avion sensiblement plus propre
aérodynamiquement et utilisait un nouveau procédé (chez Amiot) de rivets à tête
noyée. Les photos de l'appareil réel montrent en effet un avion très lisse.
- Obturation des
vitrages arrières de la gondole ventrale, certainement à cause d'un
ordonnancement différent de la soute à bombe et des postes d'équipage.
- raccourcissement du
nez de l'appareil au niveau du premier vitrage latéral. Ce vitrage ne doit plus
mesurer que 4 mm de longueur.
- création à 100%
d'un intérieur car la maquette Heller est intégralement vide.
- moulage en résine
d'un nouveau plan de profondeur, de 2 nouvelles dérives, de 2 nouveaux saumons
de plans principaux, de 2 mâts principaux pour les flotteurs, de 4
mâts-contrefiches, de 2 moteurs Gnôme-Rhône 14K, de 2 hélices (plus conformes
que les hélices Heller) avec casseroles
séparées, et thermoformage d'une nouvelle verrière. En effet, cette dernière
est différente de celle de l'Amiot 143 et devait abriter 2 postes en tandem.
- sciage des ailes
afin de leur donner un léger dièdre dans leur section extérieure.
- modification de la
forme de la lèvre avant des capots moteurs et affinage de l'arrière,
modification de la forme de la prise d'air inférieure. Création de petits
radiateurs (certainement d'huile sur l'extérieur avant des nacelles moteur.
Pour ce qui est de la
peinture, l'intérieur a été peint en chamois, bien que je n'aie trouvé aucune
information confirmant ce fait. Cela dit, je pense fort probable que cela ait
été le cas. Pour l'extérieur, certaines photos montrent clairement une
différence de brillance entre les capots moteurs, hélices, casseroles et le
reste de l'appareil. J'ai donc peint l'essentiel de l'appareil avec une bombe
Tamiya AS-12 après avoir masqué les futurs emplacements des marques de
nationalité peints en blanc. Les capots et les hélices ont été quant à eux
peints à l'Alclad chrome. Puis, application des décalques, de très belle
qualité, réalisées par Flying Frog.
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Historique de l'avion
En 1935, la Marine
lance un programme pour un "Bombardier-Eclaireur" (d'où les initiales
BE). 5 constructeurs répondront en présentant les Bloch MB.480, Farman NC.410,
Lioré et Olivier H.46, Loire LN.10 et enfin Amiot 150 M (M pour multiplace,
chez Amiot).
La construction de
l'Amiot 150 s'étala du début de 1936 à juin 1937.
C'est le pilote
d'essais Berthelinaux qui décolla pour la première fois l'appareil le 18
septembre 1937, assisté du mécanicien Eugène. L'appareil décolla en 11 secondes
seulement, littéralement arraché à la Seine par les Gnôme-Rhône 14 Kdrs de 740
cv.
L'appareil avait été
conçu pour pouvoir également être gréé avec un train terrestre fixe et c'est à
Marignane qu'il en sera équipé. Il gagnera Saint-Raphaël où il sera à nouveau
équipé de ses flotteurs. Début 1939, l'appareil est de nouveau gréé en appareil
terrestre, et ses capots sont remplacés par des capots de type NACA, plus
enveloppants et aérodynamiques.
Le 3 juin 1939, vers
09h00, au cours de mesures d'atterrissage imposées par la CEPA, l'enseigne de
vaisseau de réserve Cousinié qui pilotait l'appareil arrondit trop court et
écrasa l'appareil dans un marais un peu avant le seuil de piste. Il s'en sortît
indemne mais malheureusement, le mécanicien André Eugène qui se trouvait dans
la gondole ventrale fût tué sur le coup.
La maison Amiot
récupéra l'appareil mais ne le répara pas. Le programme fût abandonné et
l'Amiot ne sera jamais construit en série. Il est à noter qu'aucun de ses
concurrents ne le sera.
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